Guide de l’utilisateur ====================== Introduction ------------ Le présent guide permettra à l’utilisateur de comprendre les questions du recensement qui portent sur l’incapacité, la manière dont l’incapacité est mesurée, l’objet des questions et les liens qui existent entre celles-ci et l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités (ESLA). Des comparaisons sont établies entre les données sur l’incapacité tirées du recensement et de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités. En outre, les données sur l’incapacité utilisées aux fins de l’équité en matière d’emploi font l’objet de discussions. Grâce au guide, les utilisateurs pourront mieux saisir les divergences entre les univers de personnes ayant une incapacité aux fins du recensement, de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités et de l’équité en matière d’emploi. Incapacité ---------- Par incapacité on entend une limitation dans la nature ou l’importance des activités d’une personne à cause d’une affection physique ou mentale de longue durée ou de tout autre problème de santé chronique. Le recensement de 1996, comme ceux de 1986 et de 1991, comprenait des questions sur les limitations d’activités. Ces questions visaient essentiellement à établir la base de sondage de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités et non pas à fournir des estimations des personnes ayant une incapacité. Les questions du recensement qui portent sur l’incapacité sont considérées comme des questions générales et se rapportent à des limitations à la maison, à l’école ou au travail, ou dans d’autres activités, attribuables à une incapacité physique ou mentale ou à des problèmes de santé de longue durée. En outre, une question générale porte sur les incapacités ou les handicaps de longue durée. Les répondants à l’enquête postcensitaire (ESLA), menée pour la dernière fois après le recensement de 1991, doivent répondre à une série de questions plus détaillée. Grâce aux questions de sélection qui forment l’une des parties de cette enquête, il est possible d’établir la nature et la gravité de l’incapacité du répondant et d’étudier les obstacles auxquels il se heurte dans sa vie quotidienne. Compte tenu qu’elle permet de circonscrire avec plus de précision la population cible et d’estimer avec plus de justesse la population ayant une incapacité, l’ESLA a constitué la principale source de données sur l’incapacité en 1986 et en 1991. Cette enquête n’a toutefois pas été menée en 1996 en raison de la pénurie de fonds et des compressions budgétaires. L’incapacité dans le contexte du recensement de 1996 ---------------------------------------------------- Le questionnaire 2B du recensement, qui permet de recueillir les données relatives à l’incapacité, est distribué à un échantillon de 20 % de la population, à l’exclusion des pensionnaires d’un établissement institutionnel. En 1996, les deux questions suivantes sur les «limitations d’activités» étaient posées aux répondants : Question 7 - Cette personne est-elle limitée dans ses activités à cause d’une incapacité physique, d’une incapacité mentale ou d’un problème de santé chronique : a) à la maison? O Non, pas limitée O Oui, limitée b) à l’école ou au travail? O Non, pas limitée O Oui, limitée O Sans objet c) dans d’autres activités, par exemple O Non, pas limitée dans ses trajets entre la O Oui limitée maison et son lieu de travail ou dans ses loisirs? Question 8 - Cette personne a-t-elle des incapacités O Non ou handicaps de longue durée? O Oui Les répondants ont en outre trouvé les instructions suivantes dans le Guide du recensement. Instruction - ----------- Dans la mesure du possible, chaque adulte devrait fournir une réponse pour lui-même. Le père, la mère ou le tuteur devrait par ailleurs répondre pour les personnes de moins de 15 ans. Il faut indiquer les incapacités physiques, les incapacités mentales, les problèmes de santé et les handicaps de longue durée qui ont duré ou doivent durer six mois ou plus. Évaluez cette période à partir du moment où l’incapacité ou le problème a commencé. Modifications apportées au questionnaire ---------------------------------------- Dans les recensements de 1986, 1991 et 1996, on retrouve la même question sur les limitations d’activités qui comprend diverses composantes, soit la maison, l’école ou le travail, les autres activités et les incapacités de longue durée. Bien que formulée de façon essentiellement identique, cette question a été présentée différemment. Elle a en effet été scindée en deux questions en 1991 et en 1996, la première portant sur les composantes de la maison, de l’école ou du travail et des autres activités et la seconde sur les incapacités de longue durée. Le titre «Limitations d’activités», ajouté à cette partie du questionnaire en 1991, a également été repris en 1996. Pour chaque composante, les répondants choisissent l’une des deux réponses proposées («Non, pas limitée», et «Oui, limitée»), à l’exception de la composante de l’école ou du travail à laquelle s’ajoute la catégorie de réponse «Sans objet». En 1986, les choix de réponse étaient inscrits immédiatement au-dessous de la question, tandis qu’en 1991 et en 1996, ils étaient séparés de celle-ci et placés dans la colonne des réponses. En 1991 et en 1996, des lignes ont également été prévues pour séparer les diverses composantes des limitations d’activités. En 1996, les rubriques des diverses composantes (p. ex., «à la maison»), au lieu de figurer immédiatement au-dessus des choix de réponses, ont été placées sous la question, et les lettres a), b) et c) ont en outre été ajoutées aux composantes. De plus, en 1996, l’instruction «Consultez le Guide», qui figurait dans les questionnaires de 1986 et de 1991, a été retranchée. En 1986, la question était formulée de telle sorte qu’elle s’adressait directement au répondant («Êtes-vous limité...» et «Avez-vous...»). À l’issue des modifications apportées au recensement de 1991, toutes les questions étaient formulées à la troisième personne («Cette personne est-elle limitée...» et «Cette personne a-t-elle...»). Utilisation des données du recensement relatives à l’incapacité --------------------------------------------------------------- Les données sur l’incapacité du recensement de 1996, tout comme celles des deux recensements antérieurs, seront disponibles sur demande spéciale seulement. Comme nous l’avons déjà signalé, les données du recensement sur l’incapacité servent essentiellement à établir l’échantillon de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités. Contrairement aux autres variables du recensement, celles qui portent sur l’incapacité ne sont ni certifiées, comme à l’ordinaire, ni officiellement diffusées. En outre, les non- réponses aux questions du recensement portant sur les limitations d’activités n’ont fait l’objet d’aucune imputation. Il faut donc utiliser ces données avec circonspection. En 1996, pour les quatre questions sur les limitations d’activités, les taux de non- réponse variaient, pour le Canada, entre 1,1 % et 3,8 %. Le taux de non-réponse le plus faible, soit 1,1 %, était lié aux limitations d’activités à la maison. Venait ensuite le taux de non-réponse de 2,2 % enregistré pour la question sur l’incapacité de longue durée. Pour ce qui est des limitations d’activités à l’école ou au travail, et des limitations liées à d’autres activités, les taux de non-réponse s’établissaient respectivement à 3,5 % et à 3,8 %. En se fondant sur les quatre composantes distinctes de l’incapacité dont on se sert pour le recensement (maison, école ou travail, autres activités, longue durée), il est possible d’établir qu’une personne est limitée dans ses activités si elle a répondu «Oui» à l’une ou l’autre des composantes. Les limitations d’activités, au sens où l’entend le recensement, ont fléchi en 1991 par rapport à 1986 et elles ont ensuite progressé en 1996. Lors de ce dernier recensement, 10 % des Canadiens avaient signalé soit qu’ils étaient limités à la maison, à l’école ou au travail, ou dans d’autres activités, soit qu’ils avaient une incapacité ou un handicap de longue durée. Ce pourcentage représente le taux global d’incapacité. En 1986 et en 1991, les taux globaux d’incapacité s’établissaient respectivement à 9,3 % et à 8,4 %. Le tableau 1 renferme les taux globaux d’incapacité pour 1986, 1991 et 1996, de même que les taux de chacune des quatre composantes de l’incapacité. Tableau 1 : Taux de limitation d’activités, recensements de 1986, 1991 et 1996, Canada Limitation 1986 1991 1996 d’activités Incapacité globale 9,3 8,4 10,0 Composantes : - à la maison 6,8 5,9 7,5 - à l’école 3,9 3,6 4,2 ou au travail - autres 6,6 5,9 7,1 - longue durée 7,1 6,2 7,2 Il est possible que certains facteurs comme les modifications apportées à la conception du questionnaire aient contribué à la baisse observée en 1991. Comme nous l’avons déjà signalé, le mode de présentation a été modifié en 1991 en ce sens que les rubriques des diverses composantes («à la maison», «à l’école ou au travail», «dans d’autres activités...»), qui figuraient auparavant immédiatement en-dessous de la question, ont été déplacées et accolées au choix de réponses. Ces rubriques, qui fournissent des renseignements additionnels pour répondre aux questions, risquaient de passer inaperçues dans le cas où le recensé centrerait son attention sur le choix de réponses, soit «Non, pas limitée» et «Oui, limitée». En 1996, les rubriques ont été placées avec les questions. Entre autres facteurs qui peuvent avoir exercé une influence sur la hausse des limitations d’activités observée en 1996, mentionnons le vieillissement de la population et la diminution des non-réponses. Le tableau 2 illustre l’importance globale de la limitation d’activités selon le sexe et le groupe d’âge pour 1986, 1991 et 1996. Ce tableau montre que le taux d’incapacité augmente avec l’âge et que, dans l’ensemble, le taux d’incapacité des femmes est un peu plus élevé. Toutefois, dans le cas des groupes plus jeunes, les taux enregistrés pour les femmes sont légèrement inférieurs à ceux des hommes. Cet écart s’efface toutefois chez les personnes plus âgées. En 1996, le taux d’incapacité des femmes de 65 ans et plus était supérieur à celui des hommes. Tableau 2 : Taux d’incapacité selon le sexe et le groupe d’âge, recensements de 1986, 1991 et 1996, Canada Sexe et groupe d’âge 1986 1991 1996 Hommes et femmes- 9,3 8,4 10,0 Tous les âges 0 à 14 ans 2,3 2,6 3,0 15 à 64 ans 8,2 7,2 8,5 65 ans et plus 32,4 27,5 31,4 Hommes - Tous les âges 9,3 8,3 9,7 0 à 14 ans 2,5 2,8 3,3 15 à 64 ans 8,6 7,5 8,6 65 ans et plus 32,4 27,0 30,4 Femmes - Tous les âges 9,3 8,5 10,3 0 à 14 ans 2,2 2,4 2,7 15 à 64 ans 7,7 6,8 8,4 65 ans et plus 32,3 27,9 32,2 Comparaison des données sur l’incapacité du recensement et de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités ------------------------------------------------------------- Le recensement et l’ESLA s’inspirent tous deux du concept de l’incapacité adopté par l’Organisation mondiale de la Santé dont voici la définition : «...toute réduction ou absence (résultant d’une déficience) de la capacité d’exécuter une activité de la manière ou dans la plénitude considérée comme normale pour un être humain.»1 _________________________________________________________________ 1 Classification internationale des handicaps : déficiences, incapacités et désavantages, Organisation mondiale de la Santé Tant aux fins du recensement qu’à celles de l’ESLA, l’incapacité est définie comme une limitation d’activités découlant d’un état ou d’un problème de santé. La principale divergence réside dans le fait que, pour mesurer l’incapacité, le recensement compte sur un petit nombre de questions générales tandis que l’ESLA contient de nombreuses questions qui sont plus détaillées. On considère que l’ESLA permet d’obtenir une meilleure estimation de la population ayant une incapacité. Les questions de sélection de l’ESLA visent à établir si les répondants sont limités dans leurs activités quotidiennes («activités de tous les jours») à cause d’une affection ou d’un problème de santé qui doit durer six mois ou plus. Les répondants sont priés d’indiquer s’ils éprouvent des difficultés à se livrer à ces activités même lorsqu’ils ont recours à une aide technique comme des lunettes, un appareil auditif, un appareil orthopédique, etc. D’autres questions portent sur les limitations attribuables à des difficultés d’apprentissage ou à un problème de santé chronique d’ordre émotif, psychologique, nerveux ou mental. Les réponses affirmatives à l’une ou l’autre des séries plus détaillées de questions de l’ESLA permettent d’estimer le nombre de personnes ayant une incapacité qui composent la population de cette enquête. L’annexe A renferme la liste des questions de sélection de l’ESLA de 1991. Dans le contexte de l’ESLA, les personnes ayant une incapacité font l’objet d’une classification supplémentaire selon la gravité de l’incapacité (bénigne/moyenne/majeure). L’Enquête sur la santé et les limitations d’activités comprend deux échantillons distincts : les ménages et les établissements institutionnels. Les membres de ménages qui ont participé à l’ESLA en 1986 et en 1991 ont été sélectionnés d’après leurs réponses aux questions sur l’incapacité du questionnaire complet du recensement de ces mêmes années, rempli par 20 % des ménages canadiens. Les tests effectués sur le terrain avant le recensement de 1986 semblent indiquer que les questions du recensement permettaient de cerner les personnes ayant une incapacité majeure et certaines personnes moins gravement atteintes. De nombreuses personnes ayant une incapacité bénigne n’ont pas répondu par l’affirmative aux questions du recensement portant sur l’incapacité. Afin de mieux circonscrire le groupe cible, on a décidé d’inclure dans l’ESLA, outre des personnes ayant répondu «Oui» à l’une ou l’autre des questions sur l’incapacité du recensement, des personnes ayant répondu «Non» à ces mêmes questions. L’analyse des réponses de l’ESLA, tant pour l’échantillon «Oui» que pour l’échantillon «Non», a révélé que certaines personnes qui avaient déclaré qu’elles avaient une incapacité à l’occasion du recensement, n’en avaient pas vraiment sur la foi de leurs réponses aux questions plus détaillées de l’ESLA. D’autre part, certaines personnes qui avaient déclaré sur le questionnaire du recensement qu’elles n’avaient pas d’incapacité étaient, d’après leurs réponses à l’ESLA, du nombre de celles qui en avaient. Tant en 1986 qu’en 1991, il appert qu’environ 20 % des recensés qui faisaient partie de l’échantillon «Oui» étaient, suivant l’ESLA, des personnes qui n’avaient pas d’incapacité et que 5 % de ceux qui faisaient partie de l’échantillon «Non» avaient en fin de compte une incapacité. Le tableau 3 présente les résultats des plans d’échantillonnage pour l’ESLA de 1986 et de 1991. Tableau 3 : Réponses aux questions du recensement selon les résultats de l’ESLA, 1986 et 1991 ESLA de 1986 -------------------------------------------------------------- Recensement de 1986 Oui Non Total Oui 78 225 (78,0 %) 22 040 (22,0 %) 100 265(100 %) Non 3 910 (5,8 %) 63 320 (94,2 %) 67 230(100 %) ESLA de 1991 --------------------------------------------------------------- Recensement de 1991 Oui Non Total Oui 28 000 (80,0 %) 7 000 (20,0 %) 35 000(100 %) Non 5 600 (5,0 %) 107 400 (95,0 %) 113 000(100 %) En 1986, 22 % (22 040) des personnes de l’échantillon «Oui» du recensement n’avaient pas d’incapacité selon les critères de l’ESLA. Ces personnes ont été exclues des estimations de l’incapacité de l’ESLA. Pour ce qui est de l’échantillon «Non», 3 910 personnes ont répondu par l’affirmative aux questions de sélection détaillées de l’ESLA. Cela signifie que 6 % des réponses négatives ont été converties en réponses positives. Pour 1991, les conversions sont proportionnellement similaires à celles de 1986. Le tableau 4 illustre les données pondérées dont on s’est servi pour estimer la population totale ayant une incapacité aux fins de l’ESLA, selon le classement du recensement. Compte tenu de la taille de l’échantillon «Non», les conversions de la réponse «Non» au recensement à la réponse «Oui» à l’ESLA ont une incidence considérable sur les taux d’incapacité de l’ESLA. Pour l’ESLA de 1986, ces conversions interviennent pour 40 % des personnes ayant une incapacité. Tableau 4 : Répartition des personnes ayant une incapacité selon le type d’échantillon, 1986 ESLA de 1986 Échantillon Nombre % -------------------------------------------------------------- «Oui» aux questions du 1 835 980 59,8 recensement sur l’incapacité «Non» aux questions du 1 233 620 40,2 recensement sur l’incapacité Total 3 069 600 100,0 Le tableau 5 renferme les taux d’incapacité des populations comparables (ménages) au recensement et à l’ESLA. Pour les années 1986 et 1991, les taux du recensement sont beaucoup plus faibles que ceux de l’ESLA, et ce pour tous les groupes d’âge. Les divergences des taux du recensement et de l’ESLA sont particulièrement marquées dans le cas des personnes de 65 ans et plus. Les questions plus générales du recensement n’ont pas permis de cerner autant de personnes ayant une incapacité que les questions détaillées de l’ESLA portant sur les «activités de tous les jours». L’écart entre les taux provenant de ces deux sources est plus marqué pour 1991 que pour 1986. On constate qu’en dépit du fait que les données de l’ESLA dénotent un accroissement des taux pour la période allant de 1986 à 1991, les taux du recensement accusent une baisse en 1991 comparativement à 1986, sauf pour le groupe de personnes de 0 à 14 ans pour lequel on enregistre une faible hausse. Cependant, pour le recensement de 1996, on observe une progression des taux d’incapacité. Il est impossible de comparer les données des deux sources pour 1996, étant donné que l’ESLA n’a pas été menée cette même année. Dans le cas de l’ESLA, l’accroissement de 1991 est en majeure partie attribuable aux personnes ayant déclaré une incapacité bénigne. En outre, la hausse enregistrée dans ce groupe s’explique en partie par le vieillissement de la population et par les modifications apportées à la méthodologie de l’enquête qui ont favorisé un dénombrement plus complet des personnes ayant une incapacité liée à une affection ou un handicap mental, ou à des difficultés d’apprentissage. Par contre, le recensement ne permet pas de circonscrire aussi précisément que l’ESLA les cas d’incapacité les plus bénins. Tableau 5 : Taux d’incapacité selon le groupe d’âge, Canada, 1986 et 1991 1986 1991 ----------------------------------------------------------------- Groupe d’âge Recensement ESLA Recensement ESLA ----------------------------------------------------------------- Tous les âges 9,3 12,4 8,4 14,7 0 à 14 ans 2,3 5,4 2,6 7,0 15 à 64 ans 8,2 10,4 7,2 12,7 65 ans et plus 32,4 41,3 27,5 42,5 Données sur l’incapacité aux fins de l’équité en matière d’emploi ----------------------------------------------------------------- Les personnes ayant une incapacité forment l’un des quatre groupes désignés en vertu de la loi et des programmes sur l’équité en matière d’emploi. En 1986 et en 1991, l’ESLA était la source des données sur les personnes ayant une incapacité utilisées aux fins de l’équité en matière d’emploi. Les personnes ayant une incapacité sont définies dans la «Loi sur l’équité en matière d’emploi» comme des personnes «qui ont une déficience durable ou récurrente soit de leurs capacités physiques, mentales ou sensorielles, soit d’ordre psychiatrique ou en matière d’apprentissage et : a) soit considèrent qu’elles ont des aptitudes réduites pour exercer un emploi; b) soit pensent qu’elles risquent d’être classées dans cette catégorie par leur employeur ou par d’éventuels employeurs en raison d’une telle déficience.» Pour établir le nombre de personnes ayant une incapacité aux fins de l’équité en matière d’emploi, on s’est servi des questions spécifiques de l’ESLA, y compris celles portant sur les «activités de tous les jours». Les personnes ayant une incapacité aux fins de l’équité en matière d’emploi forment un sous-ensemble de la population atteinte d’incapacité de l’ESLA. Les données dont on se sert aux fins de l’équité en matière d’emploi ont trait à des non-pensionnaires d’un établissement institutionnel âgés de 15 à 64 ans, qui ont déclaré sur le questionnaire de l’ESLA (1991) qu’ils étaient limités dans leurs activités et qui ont donné l’un ou l’autre des renseignements suivants : · ils sont limités dans le genre ou la quantité de travail qu’ils peuvent faire, · ils pensent que leur employeur actuel ou qu’un employeur éventuel considérerait leur affection ou leur problème de santé comme un désavantage sur le plan du travail, · il a fallu procéder à un aménagement spécial ou à une modification pour qu’ils soient en mesure de travailler, · ils pensent qu’en raison de leur affection ou de leur problème de santé, ils ont perdu des chances d’emploi ou d’avancement, · ils ont été totalement incapables de travailler ou ils ont rencontré des obstacles qui les ont découragés de chercher du travail. La population active a été élargie pour inclure toute personne ayant une incapacité qui répondait aux critères énoncés ci-dessus et qui avait travaillé à un moment donné au cours des cinq années précédant l’interview de l’ESLA. En se fondant sur la définition de 1991 utilisée aux fins de l’équité en matière d’emploi, on a calculé que 1 285 220 personnes âgées de 15 à 64 ans avaient une incapacité (limitées au travail/perception). Ce chiffre représente 7 % de la population canadienne du même groupe d’âge. Par opposition, 4,1 % des personnes âgées de 15 à 64 ans recensées en 1991 ont indiqué qu’elles étaient limitées à l’école ou au travail. L’analyse de la population de l’équité en matière d’emploi et de la population du recensement ayant une incapacité a révélé l’existence de divergences. Le tableau 6 met en regard la population de l’équité en matière d’emploi et celle du recensement ayant une incapacité. Tout juste un peu plus du tiers (36 %) des personnes ayant une incapacité (limitées au travail/perception) faisant partie de la population de l’équité en matière d’emploi ont répondu «Oui» à la question du recensement sur les limitations d’activités à l’école ou au travail. Une tranche additionnelle de 18 % d’entre elles ont répondu «Oui» à une autre question du recensement sur les limitations d’activités. Quarante-six pour cent faisaient partie de l’échantillon «Non» du recensement utilisé aux fins de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités. Comme nous l’avons déjà signalé, la plupart des personnes qui avaient répondu «Non» aux questions du recensement et qui, par la suite, ont été comprises dans la population ayant une incapacité de l’ESLA étaient des personnes ayant une incapacité bénigne. Tableau 6 : Répartition de la population ayant une incapacité dont on tient compte aux fins de l’équité en matière d’emploi (EME) en 1991, selon leurs réponses aux questions du recensement de 1991 portant sur l’incapacité, pour le groupe d’âge de 15 à 64 ans 15 à 64 ans --------------------------------------------------------------- Réponse aux questions du recensement Nombre % portant sur l’incapacité --------------------------------------------------------------- «Oui» à la question «limitée à 461 000 35,9 l’école ou au travail» «Oui» aux autres questions du 232 715 18,1 recensement sur l’incapacité «Non» à toutes les questions du 591 505 46,0 recensement sur l’incapacité Total des personnes ayant une 1 285 220 100,0 incapacité désignées aux fins de l’équité en matière d’emploi Étant donné que l’ESLA n’a pas été tenue en 1996, Développement des ressources humaines Canada a demandé à Statistique Canada d’évaluer la possibilité d’obtenir des estimations de la population ayant une incapacité en se fondant sur la définition utilisée aux fins de l’équité en matière d’emploi. Ces estimations ou projections seront basées sur un modèle établissant un lien entre les données de l’ESLA de 1991 et les variables du recensement de cette même année. Ce modèle sera appliqué aux données du recensement de 1996. Les probabilités estimées pourront servir de pondérations en vue de produire des tableaux sur les personnes ayant une incapacité. Les résultats de cette étude de faisabilité devraient être diffusés à la fin de 1998. Sommaire -------- Les utilisateurs des données du recensement relatives à l’incapacité doivent faire preuve de circonspection et être conscients du fait que les questions du recensement entraînent une sous-estimation de la population formée de personnes ayant une incapacité, en particulier de celles d’entre elles qui ont une incapacité bénigne. De surcroît, le mode de classification dans les catégories de personnes ayant ou n’ayant pas d’incapacité diffère dans le cas de nombreuses personnes selon qu’il s’agit du recensement ou de l’ESLA. L’analyse des données relatives à l’incapacité provenant du recensement et de l’Enquête sur la santé et les limitations d’activités a révélé que l’ESLA, grâce à ses nombreuses questions plus détaillées, a pour effet de cerner un plus grand nombre de personnes ayant une incapacité et que le recensement, dont les questions sont plus générales, ne permet pas de bien circonscrire les personnes ayant une incapacité bénigne. La population des personnes ayant une incapacité établie aux fins de l’équité en matière d’emploi diffère également de celle du recensement. Comme celle de l’ESLA, la population ayant une incapacité définie aux fins de l’équité en matière d’emploi est formée d’un bon nombre de personnes qui n’ont déclaré aucune incapacité en réponse aux questions du recensement. Les utilisateurs des données du recensement relatives à l’incapacité doivent tenir compte d’autres facteurs comme le fait que les non-réponses n’ont pas été imputées, les modifications au mode de présentation du questionnaire et les conséquences de ces dernières sur les données résultantes. Annexe A Questions de sélection de l’ESLA de 1991 Question # Question A1 Éprouvez-vous des difficultés à entendre ce qui se dit au cours d’une conversation avec une autre personne? A2 Éprouvez-vous des difficultés à entendre ce qui se dit au cours d’une conversation en groupe avec au moins trois autres personnes? A4 Éprouvez-vous des difficultés à voir les caractères ordinaires d’un journal avec des lunettes ou des verres de contact si vous en portez habituellement? A5 Éprouvez-vous des difficultés à voir clairement le visage de quelqu’un à l’autre bout d’une pièce (à 4 mètres ou 12 pieds), avec des lunettes ou des verres de contact si vous en portez habituellement? A7 Éprouvez-vous des difficultés à parler et à être compris(e)? A8 Éprouvez-vous des difficultés à marcher sur une distance de 350 mètres ou 400 verges sans vous reposer (environ trois pâtés de maisons, un demi-kilomètre ou un quart de mille)? A10 Éprouvez-vous des difficultés à transporter un objet de 4,5 kilogrammes sur une distance de 10 mètres ou 10 livres sur une distance de 30 pieds? A11 Éprouvez-vous des difficultés à vous déplacer d’une pièce à une autre? A12 Éprouvez-vous des difficultés à vous tenir debout pendant plus de 20 minutes? A13 Lorsque vous êtes debout, éprouvez-vous des difficultés à vous pencher et à ramasser un objet sur le plancher (par exemple, un soulier)? A14 Éprouvez-vous des difficultés à vous habiller et à vous déshabiller? A15 Éprouvez-vous des difficultés à vous mettre au lit et à en sortir? A16 Éprouvez-vous des difficultés à vous couper les ongles d’orteils (c’est-à-dire vous est-il physiquement difficile de vous couper les ongles d’orteils)? A17 Éprouvez-vous des difficultés à vous servir de vos doigts pour saisir ou manier un objet (par exemple, pour utiliser des pinces ou des ciseaux)? A18 Éprouvez-vous des difficultés à tendre les bras dans n’importe quelle direction (par exemple, au-dessus de votre tête)? A19 Éprouvez-vous des difficultés à couper vos aliments? A20 À cause d’une affection ou d’un problème de santé chronique, êtes-vous limité(e) dans le genre ou la quantité d’activités que vous pouvez faire : i) à la maison? ii) à l’école? iii) au travail? iv) dans vos autres occupations comme les déplacements, les sports ou les loisirs? A21 Il arrive que certaines personnes aient plus de difficulté que d’autres à apprendre des choses nouvelles et à réagir à de nouvelles situations. De temps à autre, chacun éprouve des difficultés à se souvenir du nom d’une personne familière, à apprendre quelque chose de nouveau, ou il nous arrive d’être confus pendant quelques instants. Toutefois, avez-vous en permanence des problèmes de mémoire ou d’apprentissage? A24 a) Est-ce qu’un professeur ou un professionnel de la santé (docteur, infirmière, travailleur[se] social[e] ou conseiller[ère]) vous a déjà dit, à vous ou à un membre de votre famille, que vous aviez des troubles d’apprentissage (comme la dyslexie, des difficultés d’attention, des troubles de perception ou de l’hyperactivité)? b) Dans le passé, on disait souvent aux personnes qui avaient de la difficulté à apprendre qu’elles étaient handicapées mentales, retardées ou arriérées. Quelqu’un a-t-il déjà utilisé ces mots pour vous décrire? A25 Êtes-vous limité dans le genre ou la quantité d’activités que vous pouvez faire à cause d’une affection ou d’un problème chronique d’ordre émotif, psychologique, nerveux ou mental qui dure depuis plus de six mois ou qui pourrait durer six mois ou plus : i) à la maison? ii) à l’école? iii) au travail? iv) dans vos autres occupations comme les déplacements, les sports ou les loisirs? A29 Vous sentez-vous limité parce qu’un professionnel de la santé vous a dit que vous aviez un problème de santé mentale, que vous soyez d’accord ou non avec cette affirmation?